mercredi 10 janvier 2018

Je l'aimais - Anna Gavalda

Synopsis : À soixante-cinq ans, il est à l'âge des bilans. Elle en a moitié moins et rumine son chagrin. Celui d'avoir été plantée là avec ses deux filles par un mari volage parti pour une "femme moins usée."

A priori, Pierre et Chloé n'ont pas grand chose à partager. Il en décide pourtant autrement, emmenant sa belle-fille sur un coup de tête pour quelques jours à la campagne. Au fil d'un long dialogue, ils vont peu à peu se livrer.

Tombe alors le masque du "vieux con" autoritaire et hautain attribué un peu hâtivement par Chloé à son beau-père. L'homme renfermé aux jugements définitifs révèle une blessure et une sensibilité à fleur de peau, tandis que la jeune femme pleine de vie reprend le dessus sur l'épouse éplorée.


Je l'aimais est le premier livre que j'ai sorti de ma PAL dans le cadre de mon objectif "Je réduis ma PAL". Anna Gavalda, bien sûr je connais, mais je n'ai lu qu'Ensemble c'est tout, et j'avais adoré. Aussi, en commençant ma lecture, je suis partie confiante, sans même avoir lu le résumé. 

Je l'aimais, c'est l'histoire de Chloé, qui vient de se faire larguer par son mari, elle se trouve donc seule avec ses deux filles. Son mari est parti avec une autre. Et c'est aussi l'histoire de Pierre, son beau-père qui suite à cet évènement décide d'emmener sa belle-fille et ses petites-filles dans leur maison de campagne pour quelques jours. Pendant ce court séjour, Chloé et Pierre vont beaucoup parler. Chloé va alors découvrir que son beau-père n'est pas celui qu'il semble être. Et de confidences en confidences, l'un va vider son sac et l'autre va reprendre du poil de la bête. 

Bien. Autant vous le dire tout de suite, ce livre m'a littéralement bouleversée. Je l'aimais est un roman à la fois criant de vérité, beau, profond et bouleversant. Il parle des relations amoureuses, des trahisons et du courage qu'il faut pour parfois quitter l'autre. J'ai refermé ce roman il y a à peine 24 heures et c'est difficile de vous dire à quel point il m'a retournée. Les confidences de Pierre sont touchantes et font écho à ma vie personnelle, aussi c'est pour cela je pense que j'ai été profondément touchée par les mots d'Anna Gavalda. 

C'est un livre court, qui se lit vite. Anna Gavalda choisi les mots justes pour parler d'un sujet universel : l'amour. Les personnages se dévoilent peu à peu, et si au départ j'ai trouvé Pierre très détestable voire même un peu égoïste, il m'a rapidement montré qu'il était au contraire très sensible. Il a pour Chloé une sincère affection et c'est pour cela qu'il lui confie ses secrets. Pierre va tenter de faire comprendre à Chloé que si Adrien l'a quitté c'est peut être un bien pour elle. Chloé quant à elle est une femme brisée, son mari l'a quittée sans qu'elle n'ait rien vu venir. Et il lui est d'abord difficile de comprendre Pierre. Mais petit à petit, la confiance va s'installer et elle sera surprise de découvrir le vrai Pierre. 

En conclusion, Je l'aimais est un roman qui traite de l'infidélité, de l'amour. Sur bien des points, le message transmis par Anna Gavalda peut choquer, mais moi je l'ai trouvé sincère et touchant. Parce que oui il faut être courageux pour quitter quelqu'un, mais il faut également être courageux pour ne pas quitter quelqu'un.

Je vous laisse avec quelques extraits que j'ai noté au cours de ma lecture, je pense que ça vous parlera encore mieux. 

"Elle avait honte de se l'avouer, et pourtant c'était la vérité : elle n'avait pas le courage de me quitter. Pas le courage. Je pouvais courir si ça me chantait, je pouvais en sauter d'autres si ça me rassurait, mais, elle, elle ne partirait pas. Elle ne voulait pas perdre ce qu'elle avait conquis. Cet échafaudage social. Nos amis, nos relations, les amis des enfants. C'était un risque qu'elle n'avait pas envie de prendre"

"C'est là que j'ai mesuré la force de Suzanne. Sa force immense. Le rouleau compresseur c'est elle. C'est là que j'ai su qu'elle était de très loin la plus solide et que rien ne pouvait l'atteindre vraiment."

"Non, ce n'est pas incroyable, ma Chloé... Non, ce n'est pas incroyable. C'est la vie. C'est la vie de presque tout le monde. On biaise, on s'arrange, on a notre petite lâcheté dans les pattes comme un animal familier. On la caresse, on la dresse, on s'y attache. C'est la vie. Il y a les courageux et puis ceux qui s'accommodent . C'est tellement moins fatigant de s'accomoder...  "

"La vie, même quand tu la nies, même quand tu la négliges, même quand tu refuses de l'admettre, est plus forte que toi. Plus forte que tout"



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